Rust - Cegléd : 313 km - 4 jours

Szia, et pardon d’avoir fait attendre les plus mordus d’entre-vous. Merci, au passage, à ceux qui garnissent nos boîtes mail de réactions sucrées.
Reprenons désormais là où nous nous sommes arrêtés. Nous quittons Rust et son auberge de jeunesse pour jeunes entre 18 et 80 ans. La frontière avec la Hongrie est toute proche, et franchie en fin de matinée par l’intermédiaire d’une voie de terre interdite à tous véhicules qui ne soient pas le petit-train pour touristes et son unique wagon. Les quelques prix affichés sur les encarts des snacks qui bordent la voie sont les bienvenus, indiquant clairement que les tarifs hongrois ne sont pas ceux pratiqués en France, et que nous devrions pouvoir ménager nos bourses à l’avenir. Escales à Gyor puis à Tata, avant d’échoir à Esztergom sur la rive sud du Danube, la nuit tombée depuis un tour et demi de grande aiguille. Heureusement que nous sommes de valeureux voyageurs. Nos petites mamans sont de toute façon beaucoup trop loin pour nous ramener dans nos chaumières natales respectives. Nous nous résolvons donc à associer nos compétences à celles de nos lampes frontales pour se mettre en quête d’un lieu propice au bivouac – non sans toutefois se demander combien de temps il nous faudrait cheminer. Le verdict lui, tombe à l’aube du jour suivant : café/thé et pains au lait en guise de carburant, nos visages réchauffés par les rayons d’un soleil matinal généreux, nos mines réjouies par la douceur d’un cadre qui lui aussi s’éveille. Nous avons donc réussi notre première mission bahmerdeonvoitrienonsemetoù avec brio. Taux d’autosatisfaction à son paroxysme.


Budapest n’est qu’à une soixantaine de kilomètres d’Esztergom mais il est 14 heures et force est de constater que notre rectangle de carton peine à séduire, puisqu’après deux heures de rotation de bras tendus, nous n’avons effectué que la moitié du chemin. La gare routière juste à côté nous fait de l’œil depuis trop longtemps. Nous prenons donc place dans un bus. Que les mauvaises langues se retiennent, c’est la première fois ! Une auberge de jeunesse au rapport qualité/prix inégalé depuis que nous en fréquentons les literie, nous accueille pour deux nuits, nous deux, notre crasse, et nos maisons Quechua à bretelles. La capitale hongroise nous apparaît comme une sorte de croisement entre Vienne et Prague, empruntant les respirations urbaines et la quiétude de la première nommée,  la couleur de la pierre, le côté populaire et la géographie de la seconde. La ville se dévoile entièrement une fois gravie les nombreuses marches qui mènent à l’ensemble fortifié, sur ses hauteurs. Les ponts, d’un hétéroclisme aussi certain qu’harmonieux, s’accordent à unifier les deux rives. Peut-être sommes-nous prétentieux de croire que nous vous apprenons quelque chose, mais sachez que Budapest est l’association de deux villes : Buda à l’ouest du Danube, et Pest à l’est. Buda+Pest=Budapest. Sont quand même sympas ces hongrois de faire les choses simplement.










Notre séjour est marqué par un combat de tous les instants contre la tentation, alimenté par une visite heureuse – ou pas finalement – du marché principal de la ville, splendide volume à ossature d’acier, ainsi que par la tenue d’une sorte de foire des expositions semi-traditionnelle à ciel ouvert, tout le long de l’axe qui lie notre auberge au cœur historique de la ville – le genre d’évènements cruels vis-à-vis des appétits féroces mais démunis tels que les nôtres. Le deuxième et dernier soir, et après avoir pesé le pour et le contre, puis repesé une demi-douzaine de fois ces mêmes pour et contre, l’achat d’un Kurtoskalas – sorte de pâtes à gauffre légèrement alcoolisé en forme de tube – arrive comme un soulagement. Le dernière soirée à l’auberge est pour nous l’occasion de comparer notre connaissance des langues étrangères à celles de nos compatriotes des quatre coins du globe, et de prendre une nouvelle fois conscience de nos carences. Ceci étant, nous sommes ceux pour qui le français a le moins de secrets. Et toc.






Nous quittons Budapest de la même façon que nous y sommes entrés : pouces en l’air agonisants, puis transport en commun salvateur sur une vingtaine de kilomètre, suffisamment pour éloigner nos poumons de l’atmosphère vénéneuse des sorties de grosses agglomérations, mais suffisament peu pour ne nous épargner l’horrible impression d’avoir manqué à notre devoir de rejoindre Istanbul par le stop. Probablement parce que notre éloignement du Seigneur et de ses disciples n’a que trop duré, Père Levanta s’arrête, nous installe à l’arrière de sa Golf dernier cri, puis nous offre le bonheur de déplier nos duvets dans la salle commune de la maison de la communauté dont il fait parti. La suite : un sac de victuailles en guise de bienvenue – beurre d’Isigny et gourmandises Lenôtre en clin d’œil à notre franchouillardise –, visite guidée du village en bonne compagnie, puis soirée aux côtés de Gabor, membre de la communauté qui, prévenu de notre présence, vient échanger avec nous sur à peu près tout ce qu’il nous est possible d’évoquer dans la langue de Kate & Williiam – Shakespeare comme référence, c’est dépassé. Ce même Gabor nous emmène le lendemain matin sur la route principale pour le pays du cliché et son drapeau bleu-jaune-rouge : la Roumanie.



Pour ceux qui s’inquiètent de l’apparence physique de Jonathan affichée dans le précédent opus, sachez qu’il fait 1,8 pompes et 19 secondes d’abdos 3 soirs sur 8. La transformation est impressionnante. Les demandes de preuves par photos sont à adresser par courrier électronique, associées à un cliché de votre propre sangle abdominale, et doivent être suivies de l’envoi postal d’une serviette en microfibre : nous en avons égaré une.

Les prochains articles seront en ligne d’ici 3-4 jours, sans faute.Nous voulons faire en sorte d’être à jour.  Au programme : la Roumanie, ses chiens, ses pommiers et ses contrastes, puis la vie de hippie dans l’Undo bus, depuis la Bulgarie jusqu’à Istanbul.

3 commentaires:

  1. Bonsoir,
    Je suis votre périple depuis le début et je vous dis bravo à tous les deux pour l'ambition de cette formidable aventure! même si je n'aimerais pas être à la place de vos mamans ;)
    Bravo pour le partage, je me régale de ton écriture Antoine et j'admire les dessins de Jonathan!
    Mélanie
    PS:Petite cousine à Jackie de Lésigny ;)

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  2. Hmmmmm moi je suis pas trop d'accord pour les photos! :)

    en tout cas je peux vous dire que je suis votre fan n°1 les mecs, depuis le début! je vous kiffe grave!

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  3. Bonjour vous 2 =)
    Ce peu d'images donne vraiment envie d'y être. Il m'a l'air appétissant ce Kurtoskalas . ^^
    En tout cas, je me régale de votre périple, je suis impatiente de savoir la suite !
    Bisous,
    Elodie

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