Pokhara-Pokhara : 6 jours





« Histoire d’une envie de bière de 6 jours, en trek autour des Annapurnas », suite de faits historiques empreints des aventures de nous.

Présentation des personnages : de gauche à droite sur la photo
Aymeric : statisticien dans un laboratoire pharmaceutique en année de disponibilité pour cause de tour du monde, lyonnais d’adoption, une dizaine de treks au compteur, dit oui par trop-plein de gentillesse même s’il pense que non, référent du groupe du fait de son expérience, appelle Henry blaireau par affection
Henry : petit frère et compagnon de voyage d’Aymeric, magicien à ses heures perdues mais trop méconnu, pratiquant du sound-system pour sa consommation personnelle, biologiste pharmaceutique qui pointe aux ASSEDIC, vit entre Rouen et Paris, heureux héritier du plus petit sac du groupe, appelle Aymeric blaireau par affection
John : toujours lui, avec toujours plus d’abdos, même si ça ne se voit pas
Antoine : toujours lui, mais avec un bob



J.1
8h00 . « … le trou du zizi, c’est pour les frottis, le trou qui pète, c’est pour aller aux toilettes… » . Pas de panique, ce n’est que le réveil de John qui remplit sa mission de réveil.
9h34 . Nous avons, par la possession d’un petit bout de papier cartonné à nos noms et prénoms respectifs, les permissions officielles et cumulatives de perturber la quiétude des versants de la vallée des Annapurnas, de partir y chasser le yéti à la condition d’en trouver, d’y recracher la poussière accumulée dans nos bronches à Katmandou, de dépenser des calories autrement qu’en s’adonnant au triathlon de cette même ville – cf. article précédent pour les indignes.
10h43 . La route présente des signes avant-coureurs de laisser-aller, abandonnant sa condition de route à celle de « cheminement saupoudré de goudron et parsemé de nids-de-poule».
10h44 . Le sommet du crâne de John entre en relation avec le toit du véhicule.
12h12 . Nous remarquons qu’il fait beau.
12h38 . Nous arrivons dans les starting-blocks, déposés par notre chauffeur personnel – s’il vous plaît – et son carrosse à moteur.
12h52 . Nous voulons franchir un cours d’eau par un chemin improbable, formé de blocs de pierres supposés fourbes.
12h53 . Les blocs de pierres sont fourbes : 2 pieds droits trempés sur 4, 2 chaussures gauches imbibées sur 4, un fémur miaulant sur 8, 4 débiles sur 4.   
13h38 . Une heure après le départ, notre vitesse moyenne flirte avec celle de la mob d’Antoine – ce n’est pas une fusée, mais quand même.




13h44 . Nous couvrons de jurons l’adorable trekkeur, propriétaire de la valise qui arrive en sens inverse sur le dos d’un malheureux porteur.
13h52 . A l’unanimité, nous trouvons les montagnes magnifiques, les pousses de riz magnifiques, la moindre pierre polie par les pas magnifique, les sourires des gens magnifiques, le bleu du ciel magnifique. Bref, nous trouvons la vie magnifique.





 14h51 . La douzième marche d’une volée succède à la onzième.
15h37 . La mille trente-et-unième marche succède à la mille trentième. C’est la même volée qu’à 14h51.
15h49 . Notre vitesse de croisière flirte désormais avec celle de la mob d’Antoine, poussée avec tracas par lui-même pour cause de caprice mécanique.




16h03 . Mille quatre cent deux, mille quatre cent trois… Nous évoquons l’éventualité d’un suicide collectif.
16h45 . Ulleri, fin programmée de l’étape, se décide à apparaître dans notre champ de vision, après avoir essuyée nombre d’insultes gratuites.
16h51 et 14 secondes . L’envie de bière est au plus fort ; les prix aussi. Peut-être demain.
18h35 . Nous faisons la connaissance de Robert, parisien cinquantenaire abonné à la fois aux randonnées pyrénéennes qu’aux steack-frites avec beaucoup de frites, abandonné par sa femme dans la pièce commune.
20h43 . Nous quittons la salle commune, …en dernier.

J.2
9h00 . « Fiston, j’aime ta mère », de Volo. Cauet, pas plus d’un jour sur deux, pour éviter de ne plus  apprécier la finesse de son humour et risquer de juger sa rhétorique moins percutante.
9h08 . Les yeux entrouverts, les fessiers à peine installés sur les bancs qui garnissent la terrasse, nous assistons aux départs des derniers pensionnaires de la lodge – autres que nous. La possibilité de la remise en cause de notre mode de fonctionnement est écartée.
9h26 . Découverte merveilleuse du tibetan bread – sorte de beignet aplati à croûte dure – sur les conseils avisés de nos camarades de virée.
9h29 . Le tibetan bread, badigeonné de miel et agrémenté de cristaux de sucre n’est plus, pour personne.
10h12 . Nous partons à la poursuite de nos devanciers.



11h34 . La vie est de nouveau magnifique. Ceci étant, nous refusons de verser dans l’euphorie, encore marqués par l’expérience de la veille.
12h07 . Nous prenons une pause et gâtons nos organismes de la douceur légèrement acidulée d’un hot lemon. C’est bon, même très bon, en plus de présenter un tarif extrêmement compétitif. Nous adoptons le hot lemon pour la semaine, allant jusqu’à lui accorder le titre honorifique de « boisson officielle du trek d’Aymeric, Henry, John et Antoine ».
12h54 . Nous doublons Robert, le parisien, attablé avec sa chère et tendre autour d’un plat de macaronis et attribuons communément, dans un mélange de logique et de fausse modestie, la différence de nos rythmes de marche respectifs à nos âges.
13h58 . Antoine range son bob, estimant les rayons du soleil trop peu intenses pour qu’il continue à assumer le côté aventurier surjoué dudit couvre-chef.
15h02 . Le spectre de la fin laborieuse d’hier laisse place à un constat, sous forme de soulagement : la première journée du parcours a pour rôle sournois de tester les motivations, de faire le tri quant aux aptitudes, ou non, des tissus musculaires à surmonter les vices du trek d’altitude. L’ayant réalisé avec brio – passons sur les pensées suicidaires et les injures proférées à l’encontre d’Ulleri –, plus rien, désormais, ne doit faire claquer nos genoux.
15h07 . Nous atteignons Ghorepani, et nous installons dans la lodge située sur les hauteurs du village pour nous délecter de la meilleure vue possible jusqu’au crépuscule.
16h13 . Un troupeau de chinois débarque, s’approprie dans une discrétion toute à eux les chambres qu’ils ont réservées, et déclare la guerre du fil à linge situé près du feu. Tous les coups sont permis. Nous ne sommes que 4, la partie risque d’être ardue.
16h51 et 35 secondes : L’envie de bière a grimpé depuis la veille ; nous également ; les tarifs suivent. Peut-être demain.
21h15 . Nous venons à bout d’une partie de « y’a 9 », 36ème du nom depuis que nous y avons été initiés, une semaine plus tôt, à Katmandou. « Bonne nuit les copains. »

J.3
5h00 . Bien qu’il soit l’heure qu’il est, Cauet fait une nouvelle fois des prouesses : si la première seconde est celle du cataclysme, la seconde est celle de la prise de conscience, la troisième celle du chant tous en cœur, la dixième celle du bond énergique hors de nos duvets.
5h24 . Nous partons à la conquête de Poon-Hill, sommet coiffé d’un mirador qui gâte les grimpeurs de ses flancs d’un panorama vierge de nuages, à la condition que ceux-ci s’y rendent avant le lever du soleil.
5h46 . Depuis le Népal donc, en pleine ascension à 3000 mètres d’altitude, suffisamment tôt pour être parmi les premiers en tenant compte du décalage horaire, Antoine s’offre la voix de son cadet pour quelques minutes, le temps de lui fêter une vingt-et-unième année délirante et réussie. Quel adorable frère il fait. Pour les candidats à l’adoption, contactez ses parents.



6h12 . Clic, clic, clic.
6h41 . Toujours clic, clic, clic.
6h59 . Nous retrouvons la lodge quittée au petit, tout petit matin.
7h27 . Miam, miam, miam.
7h49 . Nous constatons notre défaite dans le conflit souterrain qui nous oppose aux chinois, retrouvant nos habits humides, curieusement éloignés du foyer du poêle.
8h26 . Nous partons, auto-satisfaits de nous constater d’attaque de si bonne heure.



13h14 . Nous traversons un terrain de volley-ball en cours d’utilisation, interrompant la partie. Non, nous ne sommes pas des salauds : le terrain se situe simplement sur la seule surface plane de surface adéquate, laquelle est traversée par le chemin.
13h39 . Robert…
 14h34. Croisant une petite dame à la morphologie trahissant son manque d’assiduité aux cours de sports, un bâton dans chaque main, une marguerite – une fleur jaune quoi – à chaque poignet, partant à l’assaut du dénivelé que nous descendons depuis une heure, nous nous recueillons dans le silence autour de l’espoir qu’elle atteigne le prochain village avant minuit.



15h03 . Nous atteignons Tadapani, village-étape, et choisissons maladroitement l’une de ses lodges : il n’y a ni poêle à bois ni eau chaude, quand les parois de planches de bois rivalisent de finesse avec le papier hygiénique local.
16h51 et 2 secondes . L’air glacial du soir quintuple notre amour du hot lemon, écartant ainsi toute éventualité d’une infidélité. L’envie de bière ne se manifeste pas.

 

17h47 . Une violente pluie de grêle s’acharne contre la tôle bien frêle de la toiture. Deuxième pensée pour la dame aux fleurs jaunes.
19h07 . Le résultat de la loterie quotidienne – cela consiste à choisir, sur des cartes identiques tout le long du trajet, entre macaronis, spaghetti, pizza, fried rice et chowmein – tombe : dans cette lodge, il faut choisir entre les trois derniers nommés. Les gagnants du jour se nomment Aymeric et Antoine.
19h43 . Dans le but de réchauffer nos cœurs de sucré, nous offrons à nos corps le bonheur d’une tarte aux pommes ; un véritable investissement. La tarte aux pommes est exquise ; nos cœurs sont réchauffés.
20h26 . Henry réalise pour la 27ème fois son tour de magie bluffant, cerné par les népalais scotchés et demandeurs.
20h43 . Henry est libéré.
20h55 . Nous rejoignons le pays des rêves.

J.4
06h15 . John, lâchement abandonné par le reste de la troupe, se lève pour immortaliser l’apparition du soleil.

 
06h37 . John est content, il peut se recoucher.
09h00 . Aymeric, Henry et Antoine apprennent que John s’est levé à 6h15, puis s’est recouché, content.
10h03 . Nous quittons la brume de Tadapani.
11h18 . Il crachine.
11h33 . Au hasard d’une halte, nous échangeons nos adieux ainsi que nos vœux de bon déroulement de la suite du trek à Robert et son épouse. C’est la quatrième fois depuis le départ.
11h42 . Il fait beau.

 
13h05 . Nous nous installons sur la seule table d’une guinguette isolée. La cuisinière fait le tour de la cabane pour cueillir les légumes nécessaires à la préparation du repas.
13h52 . Il pleut à nouveau.
14h17 . John fustige la composition de son sac de randonnée : trois bouquins, inutiles, mais aucune trace de son poncho, resté à Pokhara.
15h08 . Nous arrivons à Jhinu, point de départ d’un aller-retour vers des sources d’eau chaude, et sommes traversés de la question de la poursuite ou non de notre route.
15h14 . Notre décision est prise : nous restons, quitte à rejoindre les baignoires naturelles très légèrement vêtus pour ne pas tremper l’ensemble de nos accoutrements de randonneurs.
15h26 . Le soleil fait la peau à la noirceur du ciel et à sa fâcheuse manie de nous arroser.
16h08 . L’apothéose…, et un jeu marrant : se glacer les os dans la rivière quelques secondes puis retrouver notre ami l’eau chaude.
16h51 et 39 secondes . « Et la bière, livrée jusque sur le rebord du bassin, c’est pas possible monsieur le népalais de l’entrée ? »




16h58 . Nous retrouvons Head&Shoulders, et lavons au savon nos corps de trois jours de crasse accumulée.
17h02 . Nous retrouvons notre crasse accumulée pendant 3 jours par le biais de nos vêtements.
17h14 . Nous remercions Dame Nature pour ce moment magique, quittant ce site enchanteur pour retrouver les hauteurs de Jhinu.
19h22 . Nous décrochons le jackpot à la loterie, réalisant un sans-faute.
21h01 . « A demain les copains. »


J.5
09h00 . Driiiiiiiiing – version censurée de la sonnerie du matin, pour nous éviter d’être considérés comme des types puérils et indélicats, en phase éternelle de post-adolescence.
10h28 . Antoine est prêt avant John, pour la première fois depuis la précédente, environ un mois plus tôt.
10h30 . John est prêt à son tour, alors qu’Antoine se rend compte qu’il a oublié la moitié de son sac.
10h42 . Nous découvrons le revers de la fête des Lumières, célébrée pendant cinq jours dans tous le Népal et mettant à l’honneur les relations fraternelles, en nous heurtant à un premier barrage d’enfants sanguinaires, lesquels réclament milliers de dollars et sucreries contre la permission de passage.
11h18 . Nous sommes pris dans des bouchons. Si, si.


11h32 . Nous quittons le pont de singe, long d’une centaine de mètres et ne permettant pas le croisement, responsable malgré lui des embouteillages.
13h08 . Notre technique de franchissement des barricades à courte-pattes est désormais au point : le premier de la file se sacrifie, embarque gentiment les serial-bloqueurs qui s’accrochent à lui, libérant ainsi le passage pour les trois autres.


 14h34 . Nous remarquons l’affaiblissement des barrages, de plus en plus perméables et communicatifs.
15h20 . « Mais où est donc Robert ? »
16h04 . Le vétéran du groupe présentant des signes de fatigue et les autres ne souhaitant pas spécialement retrouver Pokhara le jour même, nous improvisons une étape à Pothana, environ deux heures de marche en amont.
16h51 et aucune seconde. L’envie de bière est à son paroxysme… Plus qu’un jour avant que le houblon ne retrouve des tarifs raisonnables.
18h02 . Le porteur-guide d’un allemand sympathique annonce sa tournée de mustang coffee, pour remercier ce même allemand de sa gentillesse et de sa générosité à son égard, lequel lui propose parfois le confort du deuxième lit de sa chambre plutôt que les maigres paillasses réservées aux guides, situées dans les pièces communes souvent traversées de vent.
18h18 . Nos palets font connaissance avec le breuvage.
18h19 . « Il s’agit bien de remerciements ? …»
18h34 . Dans l’hypothèse d’une vengeance future, nous obtenons la recette miracle de l’étonnant mustang coffee : faire fondre du beurre et du sucre au fond d’une casserole, y verser du café, puis magnifier le tout grâce aux arômes subtils de l’alcool local – nous cherchons toujours les arômes subtils.
19h31 . Une trentaine de garçons et filles de 10 à 18 ans débarque sur le parvis gazonné de la lodge voisine équipé d’une sono, d’un mélange de morceaux traditionnels et de musique funradio : la fête des Lumières prend fin ce soir. Si le volume du son est bien présomptueux compte-tenu de la qualité associée, il nous arrache nombre de sourires et extrait nos mains frileuses de nos poches jusqu’à l’apparition de quelques déhanchements improbables. L’ambiance est dantesque et les danses décomplexées, boostées par l’allant des trentenaires du village.


20h34 . D’un autre âge que les nôtres, notre rythme de sommeil nous rattrape, nous réduisant à la condition de spectateurs amusés.
21h07 . « Dis Jojo, c’est la dernière nuit du trek… »

J.6
Avant 16h51 : Rien de notable si ce n’est le retour à Pokhara, car…
16h51, les secondes n’ont plus d’importance : Attendue par la majorité – Antoine a un palet capricieux –, associée aux saveurs bienfaitrices aux craquants de pringles sour cream & onion, la première gorgée de bière…
« C'est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu'un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve avec la désillusion de finir un semblant de pouvoir... Mais la première gorgée! Gorgée ? Ça commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l'écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d'amertume. Comme elle semble longue, la première gorgée! On la boit tout de suite, avec une avidité faussement instinctive. En fait, tout est écrit. La quantité, ce ni trop ni trop peu qui fait l'amorce idéale ; le bien-être immédiat ponctué par un soupir, un claquement de langue, ou un silence qui les vaut; la sensation trompeuse d'un plaisir qui s'ouvre à l'infini... En même temps, on sait déjà. Tout le meilleur est pris. On repose son verre, et on l'éloigne même un peu sur le petit carré buvardeux. On savoure la couleur, faux miel, soleil froid. Par tout un rituel de sagesse et d'attente, on voudrait maîtriser le miracle qui vient à la fois de se produire et de s'échapper. On lit avec satisfaction sur la paroi du verre le nom précis de la bière que l'on avait commandée. Mais contenant et contenu peuvent s'interroger, se répondre en abîme, rien ne se multipliera plus. On aimerait garder le secret de l'or pur, et l'enfermer dans des formules. Mais devant sa petite table blanche éclaboussée de soleil, l'alchimiste déçu ne sauve que les apparences, et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie. C'est un bonheur amer : on boit pour oublier la première gorgée. » La Première Gorgée de Bière et Autres Plaisirs minuscules - Philippe Delerm

5 commentaires:

  1. Un très beau récit qui donne envie !! John, j’attends ton retour pour gouter au Hot Lemon. Pour ce qui est du Mustang Coffee, je m’abstiendrai ! Bonne continuation à tous les deux, avec une pensée pour Robert et sa femme !!
    Damien

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  2. ça me ferait plaisir de payer ma tournée à votre retour. Merci pour les jolis dessins et le reste.

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  3. encore un bon moment de délectation entre deux bonne franches rigolades durant la lecture (john est content et se recouche, et antoine aussi d'être prêt à l'heure, mais en fait non ;) )
    bonne route
    Anne

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  4. Bonjour vous 2 =)
    Que du plaisir et bonheur que vous nous faite partager à chaque fois. Les dessins sont vraiment géniaux et délirants. Et pleins de magnifiques vues. Bisous et au prochain bout de chemin.

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  5. T'as pas oublié l'anniversaire de ton frère mais t'as oublié le mien vieux momor! ;) ! En tout cas ce trek je le retiens, et j'espère pouvoir le faire un de ces quatre! Bises à vous, bonne continuation, et bonnes vacances de noël!!

    Simon

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