AMRITSAR
Situation géographique relative : à
environ 700 kilomètres au
nord de Jaisalmer, soient environ 24 heures d’un enchaînement harassant bus,
tuk-tuk, train, train, tuk-tuk, jonché d’heures d’attente, meublé tant bien que
mal par les ouvertures et fermetures de nos bouquins du moment, le grignotage
de samossas, la manipulation de nos boîtes à musique numériques en format
voyage.
Raison de notre passage : obliger
Antoine à cacher sa forêt capillaire laissée à l’abandon depuis le départ, par
le respect des us sikhs dont le port d’un couvre-chef, inhérent à la fréquentation
de leur lieu de culte suprême, nommé Golden
Temple.
Une couleur : l’or, pur, animé de
bas-relief, scintillant sous l’effet multiplicateur de l’eau.
Une odeur : celle de l’Homme,
rassemblé par milliers dans des files d’attente infinies, tassé dans des
dortoirs dépourvus de matelas, suant le jour, dormant à même le sol la nuit, se
lavant le corps d’une eau saumâtre utilisée jusqu’à évaporation.
Un son : le cri poussé pendant
plusieurs secondes par les gardes indiens, puis répété, en écho à ceux poussés
de l’autre côté des grilles par leurs homologues pakistanais, lors d’une
cérémonie délirante et quotidienne organisée en signe de relations
diplomatiques pacifiées, encadrée par des gradins bondés et survoltés.
Une saveur : celle du dal-baht, toujours lui, mais ici servi bénévolement,
à la chaîne, sans qu’il ne soit obligatoire de verser un seul centime, au moyen
de seaux et de louches, dans des salles de restauration qui se remplissent et
se vident dans une logique de roulement ahurissante.
Pourquoi y retourner : intégrer le sein de la
gigantesque usine à lentilles, riz et roti
que constitue la cantine bénévole,
correctement enturbannés, barbus oubliés longue durée des appareils de rasage, équipés
de sabre miniature astiqués pour l’occasion.
Pourquoi ne pas y retourner : une
fois quittée l’enceinte religieuse et emprunté la route menant au
poste-frontière, il ne reste à Amritsar qu’une immensité construite de
faubourgs quelconques.
Note finale et appréciation : 16/20, car sur un mode semblable à celui de Varanasi, le
Golden Temple émerveille par la
surpopulation de fois inconditionnelles qui cohabitent et s’autogèrent
entièrement, dignes, sans heurts, sans plainte ni maintien de l’ordre par un
tierce, et ce malgré des conditions de séjours sur place.
CHANDIGARH
Situation géographique relative : à
environ 200 kilomètres à l’est d’Amritsar, soient approximativement 4 heures
d’un train différent de tous les précédents, puisque ressemblant à un
agrandissement bidimensionnel de nos trains « corail », une allée
centrale distribuant d’innombrables rangées latérales de 3 sièges.
Raison de notre passage : nourrir
nos cursus estudiantins en foulant un sol sacré pour le métier, manifeste urbain
et architectural des principes du mentor franco-suisse et touche-à-tout aux 5
principes, Le Corbusier.
Une couleur : le gris mat du béton
brut, omniprésent, maquillé et assombri par le seul pouvoir érosif du temps.
Une odeur : celle, pure, atypique
au pays de Gandhi, de mètres de bitume et de briques dépourvus de masque
putréfiant.
Un son :
les clics répétés des paparazzades à l’indienne, qui consistent à se faire
photographier un par un, puis en groupe de deux, puis de 3, tout en variant les
positions et les styles photographiques, avec le premier européen qui passe,
puis d’afficher l’instant éphémère sur le réseau social aux deux o.
Une saveur : celles, européanisantes, des cafés et thés de nos matins radins,
préparés clandestinement par nos soins dans l’intimité de notre chambre
d’hôtel.
Pourquoi y retourner : oublier
l’échec de nos visites corbuséennes, restées extérieures, en calant nos jours
de visites sur l’ouverture des grilles
et halls d’entrée.
Pourquoi ne pas y retourner : car
le fait est que voulue moderne et image d’une Inde future, 50 ans plus tard,
Chandigarh est toujours aussi moderne mais reste suffisamment atypique dans le
paysage indien pour se demander si elle l’est réellement, si le tissu d’avenues
dimensionné pour un flux de voitures hollywoodiens n’est pas trop grand pour
elle.
Note finale et appréciation : 15/20,
car bien que riche, développée, instruite, propre, silencieuse et dotée d’une
identité morphologique passionnante, Chandigarh ennuie presque d’un trop plein
de civilités et de vides une fois quitté le Rock Garden, jardin unique et
merveilleux de Padam Shri Nek Chand.
DELHI
Situation géographique relative : à
environ 300 kilomètres au sud de Chandigarh, soient 3 heures d’un train jumeau
du précédent.
Raison de notre
visite : partir vers Hong-Kong pour une quantité de dollars décente.
Une couleur : le bleu de la
devanture du cyber-café jouxtant notre guest-house, fréquenté outrageusement en
phase préliminaire de confection des faux-documents nécessaires à notre demande
de visa chinois imminente.
Une odeur : le
méli-mélo d’effluves épicés perceptibles depuis les trottoirs, échappés des
sacs en toile de jutes aux bords retroussés pour laisser entrevoir les
responsables alimentaires de cette symphonie olfactive.
Un son : l’anglais suave et marquée
par les politesses de la speakerine automatisée accompagnant notre trajet vers
l’aéroport, dans une rame de métro aussi vide de monde et contemporaine que les
rues de Delhi sont surpeuplées et marquées par l’oubli.
Une saveur : celle, oubliée de
longue date, d’un chocolat de qualité acquis dans un duty-free de l’aéroport
contre nos derniers roupies.
Pourquoi y retourner : ne serait-ce
que déambuler dans les 99,9% de la ville restés insondés faute de temps.
Pourquoi ne pas y retourner : le
fort du vieux Delhi, pourtant qualifiée d’incontournable, ne valant pas la plus
insignifiante des tours de Jaisalmer, qu’imaginer des attractions
secondaires ?...
Note finale et appréciation :
10/20, la faute à un rapport ville-nous peut-être entaché de malentendus, de
maladresse et de non-dits.
Messages personnels
Chère Elodie, Jonathan
te fait savoir que ses magnifiques dessins sont le résultat de beaucoup
d’amour, et, sur un point de vue plus technique, fruits de l’association
maîtrisée d’un Staedler mine 0.2 et d’un pinceau à pointe fine flirtant avec
une palette d’aquarelles.
Merci encore, J'ai une nouvelle fois pris un très grand plaisir à lire et admirer... Manque plus que la bande son pour un voyage des sens optimal!
RépondreSupprimerOù en êtes vous niveau budget?
Un petit bonjour à Élodie en passant, autre fidèle commentatrice de vos aventures.
Salut Guillaume,
SupprimerJe viens de voir que nous pouvons te répondre directement sur le blog, c'est magique.
1. Niveau budget on fait attention et nous sommes plutôt bien. Une moyenne de 10-12 euros par jour.
2. Nous sommes au Cambodge (un peu de retard sur le blog oui
3. As tu facebook, que tu ne reste pas qu'un ami mystère.
4. Bien le bonsoir
Hello les copains!!
RépondreSupprimerOui alors l"anonyme" omniprésente du début c'est Anne la coloc ;)
mais bon vu que j'avais pas tout à fait compris le principe de ce blog, bcp trop évolué pour moi... :D
Merci pour l'appareil photo! Du coup Nathan, me dit que "ah c'est un compact en fait", en tout cas pour moi qui n'y connais rien je trouve juste que le photographe fait (avec son ami Photoshop) des prouesses! :)
d'ailleurs... qui est plus préposé aux photos... si ce n'est pas indiscret? ^^
Bonne suite les copains
la bise à vous a Elodie et Guillaume!
Ah et au fait, pour Le Corbusier, ça me fait bien sourire d'aller jusqu'au bout de monde pour vous retrouver bloqués devant les portes du temple du maître incontesté de la révolutionnaire modernité en architecture! ;)
SupprimerCoucou miss.
SupprimerMerci pour la précision. Ce blog est décidément magique on vient de s'appercevoir que l'on peut répondre directement aux internaute. L'appareil photo utilisé est un bridge et non pas un compact mais le bridge est largement suffisant. En ce qui concerne la répartition des taches: Antoine à pour but de faire le oscar Wilde, John le Joann Sfar et le Doisneau. Bisous chère et tendre amie
Bonjour vous 2 =)
RépondreSupprimerCe petit Tour de l'Inde est vraiment magnifique ! J'ai hâte de voir ce que ça va donner à Hong Kong.
Merci à Jonathan, pour cette réponse, je suis juste en admiration sur tes dessins. *-*
Cool, vous avez découvert la "touche" magique pour nous répondre en direct ! ^^
A bientôt, bisous volants en direction de l'Inde. Et je vous passe également le bonjour, Guillaume et Anne Onyme ! ;)
Trop cool, tout le monde s'aime sur notre blog. Merci Elo pour ton compliment. Je te pose la même questoin qu'à Guillaume, as tu un facebook, ou un truc de ce genre. Merci. Bisous à toi et à Guillaume et à Anne :)
Supprimer"Peace and Love" règne sur votre blog ! ;)
SupprimerAlors non, je n'ai pas encore de facebook, je compte m'y mettre dans quelques mois. En ce moment, ce ne serait pas la bonne affaire avec les révisions du Bac (me connaissant je serai trop accro) ! Mais j'ai Skype, si vous voulez !?
Bisous tout le monde. :)